16 avril 2007

Aujourd'hui, je prends congé.


En cette merveilleuse journée de printemps (remarquez ce ton ironique), j'ai décidé de prendre ma journée.


06: 55 - La sonnerie de mon cadran me fait sortir d'un rêve tout à fait hurluberlu où Robin Williams était mon ami.(Qu'est-ce que je devrais en tirer comme conclusion?)


07: 45 - Après mûres réflexions, toujours sous les couvertures, je prends la décision de rester à la maison aujourd'hui. (le bruit que fait la slush lorsque les voitures passent dans ma rue aide franchement à cette décision.) Non, mais j'ai assez pédalé dans la foutue merde printanière de fin hivernale tardive pour aller me geler les pieds, les mains et le cerveau encore une fois.


08: 00 - Je me lève tout en continuant à me convaincre que j'ai pris la bonne décision et que c'est pour mon bien et que je dois penser à moi et non à mon dispatch qui va être en beau maudit, etc, etc, etc.


08: 20 - Embrasse Stephen qui part pour le travail en m'encourageant que j'ai pris la bonne décision, que le monde du courrier va être au ralenti aujourd'hui et que de toute façon mon vélo d'hiver est juste bon pour se rendre au dépanneur du coin de la rue. (ah oui, parce que mon vélo d'hiver allait super bien, jusqu'à ce que cette belle slush de la semaine passée se loge dans mon cadre et mon pédalier pour me compliquer l'existence.) Il n'est pas question de mettre mon vélo - on va l'appeler d'été - sur la route dans une belle température comme celle-là.


08: 55 - Attends 9h pour appeler mon dispatch pour lui annoncer la merveilleuse nouvelle. (Je sais très bien que 5 autres «Bikers» l'on sûrement appelé avant moi.) Mais au diable les remords, c'est la première fois que je ne rentre pas de l'hiver.


09: 05 -


-Allô, est-ce que Stéphane est là?


-Non, c'est moi qui dispatch, Stéphane est pas arrivé encore. Tu es prête à partir? Tu es où?


-Euh.... c'est pas tout à fait ça! Je ne rentrerai pas aujourd'hui.


-Bon. *%#$"*%$& T'es la 5e à m'appeler pour me dire ça. (Je sais qu'il souhaite que je lui dise que je vais finalement rentrer. Mais non, c'est pas du tout ce qui se passe.)


Silence

Encore silence

Et resilence...


Il m'a raccroché la ligne au nez. Et ben, coudonc! Une bonne affaire de faite. Je peux commencer ma journée et surtout en profiter.


Non mais, il y a des limites à ce que quelqu'un peut endurer. On est pas leurs employés, on est juste des contractuels, on a pas de salaire garanti, on a pas de congé payé... on a rien du tout. Et il pense que je vais aller me promener en vélo avec des enveloppes et des paquets dans le dos à travers le centre de Montréal, toute la journée, à braver les vents de 80 km/hr dans la grosse pluie froide? Cette journée de congé est mon bénéfice.


Je préfère rester au chaud avec les deux minous, à avancer dans mes projets personnels. (Parce que oui, j'ai des projets personnels et pas des petits à part de ça. Je vous en reparle très bientôt.)


Bonne journée à tous et surtout aux autres messagers à vélo.

À titre d'exemple: À la fin d'une journée de courrier en hiver, c'est possible d'avoir le sourire. Aujourd'hui, je ne le sentais pas du tout.

2 commentaires:

NONE a dit...

Wow ! Première fois sur ton blog ! Je dois te dire BRAVO! Tu fais une job vraiment pas évidente ! Je te lève mon chapeau :)

P.S. Oui ... t'as bien fait de rester à la maison aujourd'hui ! Surtout avec le vent qu'on a ... et la belle SLUCHE ! LOL

Bonne Journée !

Élyse a dit...

@ moonlady : Si tu savais comment c'est un travail plaisant! La liberté et la sensation d'être réellement entrain de travailler: c'est la job idéale. Toutefois, des journées comme aujourd'hui, on voudrait ne pas l'avoir choisie comme gagne pain.