15 janvier 2007

Magnifiques textures




La semaine passée, je suis enfin allée voir une exposition, chose que je n'avais pas fait depuis très longtemps. Mon temps des derniers mois a été consacré à mes études simplement. J'ai angoissé malgré une forte confiance en mes capacités et mon savoir-faire. J'avais une peur incessante de transmettre des idées qui soient incomprises par mes professeurs. Donc, les moments que je saisissaient, je les utilisais pour relaxer et écouter de bons films ou bien boire une bonne bouteille avec mon amoureux.

Je suis donc sortie de chez moi la semaine passée en direction du musée le plus près de la maison et qui avait quelque chose à présenter. Ce n'est pas par grand intérêt de ce qu'on exposait qui m'a attiré mais plutôt retrouver les bons vieux planchers de bois francs qui font résonner les pas des visiteurs à mes oreilles et les murs tapissés d'oeuvres d'art qui sont parfois incompréhensibles ou encore qui nous éblouissent. J'adore ce moment où nos connaissances et les réflexions qui s'ensuivent font enclencher le mécanisme. On se sent pratiquement plus intelligent que normalement et cela nous permet de bondir dans le flux des opinions et faire partager la nôtre.

Ainsi, Girodet, le rebelle romantique, une exposition présentée au Musée des Beaux-Arts de Montréal jusqu'au 21 janvier 2007, m'a permis de vérifier si j'avais encore toute ma tête en plus d'avoir découvert un artiste qui a franchit les limites de son temps. Anne-Louis Girodet (1767-1824) a été l'un des peintres les plus important de l'École française et a sillonné entre la grande peinture néoclassique et une plus romantique tout en se rebellant contre les règles étant très conscient de ses droits. «Sa rébellion a un moteur essentiel: ne rien laisser s'introduire entre lui et son art.»1 Sylvain Bellenger

L'exposition nous présente, chronologiquement, une centaine d'oeuvres, dont plusieurs inédites, qui nous font justement découvrir le peintre et les ruptures qui le représentent. Ses relations avec le pouvoir politique, les milieux artistiques et littéraires, son originalité qu'il prend face à son maître David et le style particulier qu'il donne à son art de l'époque nous démontrent justement ce qui fait de Girodet un des grands peintres de l'histoire. Toutefois, ce qui m'a fasciné le plus, c'est l'attention apportée aux textures des éléments des tableaux. Tout simplement incroyable; je suis restée plusieurs minutes devant plusieurs tableaux pour admirer la précision avec laquelle le peintre nous a livré ses sujets. C'est une peinture lichée peut-être, mais si vraie à la fois qu'on pourrait croire en la magie. Un talent qui ne se dément pas, Girodet a su mettre une lueur dans ma journée. J'ai eu un faible pour les dessins consacrés à Ossian, barde écossais du IIIe siècle. Girodet s'est servi du dessin et du blanc pour faire naître une matérialité à l'âme et l'esprit. «Au fond, c'est un peintre, un poète et un artiste qui construit sur les racines d'un monde perdu.»2 Sylvain Bellenger

Bref, si je vous raconte tout ça, c'est tout simplement pour me réchauffer. Je voudrais bien vous encourager à aller voir cette exposition mais je crois que chacun est responsable de ses propres intérêts et de ses propres coups de pied au derrière pour se faire avancer. Et je réalise que cet après-midi passé au musée m'a appris beaucoup plus que ce à quoi je m'attendais et que si je m'ennuie de l'école et bien je sais où aller à présent. Ainsi, je peux continuer à écrire sur des sujets sans avoir à me soucier de dates de remise ou bien de pourcentages. C'est génial! Mais sincèrement, si vous êtes amateurs de peinture et que la véracité dans une oeuvre vous fascine tout autant que moi, allez faire un petit tour au MBAM avant dimanche, ça vaut le déplacement.
Oeuvres: Jeune enfant étudiant son rudiment ou Benoît Agnès Trioson étudiant son rudiment, 1800, huile sur toile, 73 X 59,5 cm
Atala au tombeau, dit aussi Les funérailles d'Atala, 1813, huile sur toile, 210 X 267 cm

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Intéressant!!!

Anonyme a dit...

Tu me fais m'ennuyer du musée

Gilk a dit...

Moi aussi jai vu Girodet et j'ai adoré. Si tu veux voir quelque chose d'inimiginable, va voir Ron Muek au musée des beaux arts d'Ottawa. Ce que fait ce génie est complétement fou.

Élyse a dit...

@gilk: C'est sûr que je vais voir Ron Muek. Il me reste trois fin de semaine pour m'y rendre et j'irai.